mercredi 1 mars 2017

Quand le chat de gouttière s'invite sur le blog [1]: Sheila Levine est morte et vit à New York de Gail Parent




Titre: Sheila Levine est morte et vit à New York
Auteur: Gail Parent
Maison d'édition: Rivage poche
Année d'édition: 2014
Nombre de pages: 280 pages
Prix: 8€


Le chat de gouttière fera apparition de temps en temps sur le blog (en échange d'un petit bout de poisson), il s'agit d'un chat bibliothécaire également! Il lit tout ce que je n'aime pas et est vachement doué en BD.  Je vous laisse faire connaissance avec cette drôle de bestiole. 



Salut les bêtes ! A l’invitation de Chat - qui ne m’autorise qu’à m’asseoir sur le paillasson, le Goujat ! - j’ai accepté de vous parler de mes lectures. Ne vous attendez pas à me voir chaque semaine, je suis un chat de Gouttière. Moi, on me voit, mais on ne me dompte pas ! Je déciderai de la fréquence ! Cependant je trouve que sur son site (que je trouve fort joli), ça manque de lourd, de politique, d’évasion, en un mot, je ne lis pas ce qu’il lit. Pour cette première incursion, j’ai eu envie de vous parler d’un livre drôle.


Sheila Levine a tout pour être malheureuse. Grosse ; trentenaire, célibataire, sans emploi dans un New York des années 70 en pleine effervescence. Diplômée en lettres, elle ne trouve que des sous emplois ou des tâches de secrétaire. Quant aux hommes, son cœur balance entre plusieurs candidats de compétition : celui qu’on ne regarde jamais, l’autre qui se révèle être homosexuel, en passant par le mollusque qui sera son petit ami attitré ou le toxicomane. Après moult péripéties, c’est décidé, elle va se suicider. Il faut tout préparer : le testament, les funérailles, le choix de la mort.



Rire à chaque page, et même à chaque paragraphe, ça vous arrive souvent ? Prenons l’exemple du papa. Sheila vit chez ses parents, Juifs New Yorkais, modernes, mais sur la famille, assez traditionnels. Son rêve à elle est de partir de chez eux. Or elle n’est pas mariée. Première tentative. Sa mère vient avec les arguments contre, elle a briefé le mari, « Va voir ta fille ». Et lui entre dans la chambre de sa fille. Sheila nous décrit alors son père des pieds à la tête. Rien dans les vêtements ne colle. Sheila Levine, c’est Portnoy au féminin, le sarcasme en moins (Non ! Vous ne connaissez pas Portnoy ! Je vous en parle prochainement), ou si vous préférez, Woody Allen qui serait devenu un porte étendard de la cause des femmes. Sheila aime s’amuser, boire et le sexe, mais dans son contexte de fille célibataire, cela ne la fait pas trop. 
Sans jamais tomber dans la moquerie, l'auteur Gail Parent décrit avec finesse le quotidien des filles trentenaires qui ont loupé le coche du mariage. Sheila ne manque pas d’autodérision même quand elle prépare son suicide et Dieu sait que c’est une chose fort sérieuse. Pas d’inquiétude petits chatons, je ne vous raconte pas la fin, je vous dis juste que les moments les plus riches en émotion sont abordés de manière très sensible. Pour finir, la langue piquante de l’héroïne pointe toujours le détail incongru d’un personnage ou tourne en ridicule un élément qui la fait tiquer, au plus fort du drame. 


Si vous avez aimé Bridget Jones (le roman, non pas le film mièvre et ridicule), et que vous avez toujours été déçu(e)s par les épigones, n’abandonnez surtout pas la recherche ! Gail Parent est à l’origine de la vague des Bridget et, selon moi, vieux Chat de Gouttière, dans ce domaine elle reste inégalée. Élément people avant la fin, Gail Parent est une des scénaristes de la série de mon enfance Les Craquantes (en anglais The Golden Girls). Série que j’aime parce que la plus âgée, Sofia, originaire de Sicile, a toujours son sac dans ses mains, même dans la maison, a un humour mordant, ne ménage pas sa fille divorcée et commence toutes ses histoires par : « Je plante le décor », et à votre avis, cela se passe où ? … en Sicile.

Donc si vous n’avez pas compris que Sheila Levine est morte et vit à New York est à lire, moi Gouttière, je ne peux plus rien pour vous. Bon sur ce, je vous laisse. On me sert du poisson. Au revoir  les Chatons !

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