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Titre: La maîtresse des épices
Auteur: Chitra Banerjee Divakaruni
Maison d'édition: Picquier Poche
Année d'édition: 2002
Nombre de pages: 400 pages
Prix: 8.60€
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Hello les Chatons ! Pour le printemps, je vous
présente une histoire riche de senteurs, de couleurs et d’amour.
Tilo a appris l’art des épices auprès de la première Mère
sur une île où se réfugient des filles comme elles qui ont fui un village en
feu. Au bout de leur apprentissage elles deviendront Maîtresses des épices,
ceci implique connaître le nom de toutes les épices (ça va de soi), mais
surtout parler avec chacune d’elle, en connaître les propriétés et comment les
administrer. Sa formation terminée, elle est envoyée à Oakland, Californie,
tenir une épicerie située en plein cœur du quartier de la communauté indienne.
Tilo portraitise la clientèle de sa boutique, entre autre l’épouse délaissée
qui ne peut pas enfanter, le jeune Américain indien d’origine, objet de
représailles et surtout la visite du bel Américain.
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Sous la forme d’un manuel d’épices, Divakaruni imagine un
conte mêlant différents sujets : l’exil, la communauté immigrée implantée
dans un pays aux codes différents, l’image de la femme et l’amour. Trop pour
400 pages ? Pas vraiment, ce qui compte, c’est l’équilibre. Un bon dosage
donne un bon feel good book.
Le conte
On fluctue du conte au réalisme au gré de l’importance
des thèmes abordés. Les sujets plus lourds, comme l’immigration et le statut de
la femme, sont allégés d’une pointe de magie. L’héroïne et narratrice du récit
trouve l’épice juste pour consoler les membres de sa communauté : la
cannelle pour l’enfant peu sûr de lui, le fenugrec pour les peines de cœur.
Comme dans tout conte, l’histoire repose sur un interdit : Tilo, jeune
dame exerçant sous l’apparence d’une vieille femme, ne peut sortir de son
épicerie, ni aimer. Comme dans tout conte, l’histoire repose sur la
transgression de l’interdit et sur sa réparation.
Des défauts qui deviennent des qualités
Les clichés sont nombreux : le bel Américain aime la
culture indienne qui se réduit à la cuisine et aux épices ; il regarde
Tilo au-delà de son apparence de vieille femme, pfff pas un chat n’y
croit ! Et pourtant, on se laisse berner, enfin je veux dire, bercer par
le talent de la conteuse Chitra Banerjee Divakaruni. On s’intéresse grandement
aux descriptions d’épices, à leurs propriétés, aux bienfaits attribués jusqu’à
se demander quand est-ce qu’on touche à l’art ou au cochon. Pas grave, on
accepte le souffle du conte.
Le talent du chef
L’auteur connaît bien ses sujets. Indienne vivant en
Américaine, Divakaruni transmet parfaitement la nostalgie du pays natal, les
problèmes de la tradition, mais aussi les senteurs des épices et les éléments
de sa culture qui la rendent fière.
La conteuse est futée. Pour garder un public dubitatif,
elle saupoudre son récit d’une vision distanciée : certains personnages
ont une représentation rêvée de l’Inde ou de l’Amérique, regards qu’elle remet
en perspective en en soulevant l’inanité. Tout le monde y trouve son compte:
les amateurs de magie, d’amour et les sceptiques.
Alors, pour le retour du printemps, c’est ti pas beau de
vous proposer La Maîtresse des épices.
Des couleurs, des senteurs, des clichés démontés pour tout ingrédient dans ce bon
roman sentimental.
A bientôt les Chatons ! La semaine prochaine je vous
ramène une BD.
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